Code de déontologie de l'Association Belge des Éducateurs et Comportementalistes Canins
Le présent code déontologique est destiné à servir de référence aux personnes qui exercent la profession d’éducateur-comportementaliste canin ainsi qu’aux personnes qui sollicitent leurs services.
Définitions
Dans la pratique, on entend par « client » toute personne, tout groupe de personnes ou toute organisation que l’éducateur-comportementaliste canin aide, guide ou accompagne dans le cadre de sa profession.
On entend par « service » l’aide apportée au client, permettant à celui-ci tant d’éviter l’apparition de problématiques chez son chien ou dans la relation à son chien (prévention) que de résoudre les problématiques rencontrées avec son chien (sensibilisation aux fonctionnements inadéquats et proposition de substitution par des fonctionnements ayant pour conséquence d’atténuer voire de supprimer les problématiques).
Cadre et conditions de la relation professionnelle
L’éducateur-comportementaliste canin doit informer son client de façon claire et compréhensible sur les conditions générales de la relation professionnelle, les conditions de travail et le cadre de travail.
Les règles qui définissent une séance entre le professionnel et le client doivent être explicitées et doivent convenir aux deux parties (durée, fréquence, délai, lieu, paiement, annulation, arrêt, méthode(s) employée(s), nécessité d’une coopération active du client, sécurité, discrétion et secret professionnel).
L’éducateur-comportementaliste canin a le devoir d’être exact lorsqu’il fait état de ses titres et qualifications, de sa formation et de son expérience, de ses compétences et de ses appartenances professionnelles.
Il est dans l’intérêt de l’éducateur-comportementaliste canin de préciser à son client qu’il assume une obligation de moyens et non de résultat.
L’éducateur et comportementaliste canin a le devoir de refuser des demandes incompatibles avec un travail de qualité.
Il est libre de refuser de s’engager dans un accompagnement ou de mettre fin à un accompagnement en cours, mais il est alors tenu d’orienter le client vers un autre professionnel, afin de permettre au client la poursuite du travail entamé.
Le client a également le droit d’interrompre la relation professionnelle avec l’éducateur-comportementaliste canin, sous réserve du paiement des services dont il a bénéficié et du respect du délai d’annulation convenu.
Devoirs de l’éducateur-comportementaliste canin
L’éducateur-comportementaliste canin se doit
- d’être à l’écoute de la demande du client ;
- de définir des objectifs de travail réalistes en fonction de cette demande ;
- de proposer les solutions ayant les meilleures chances de succès, tout en tenant compte des possibilités (financières, physiques et psychiques) du client ;
- d’être explicite concernant les actions à effectuer pour parvenir au but poursuivi ;
- de développer chez le client autonomie, responsabilité et ressources personnelles ;
- de s’assurer que le client apprécie en pleine connaissance de cause la nécessité, la nature et la finalité de l’aide apportée ainsi que ses conséquences ;
- d’éclairer le client sur d’éventuelles autres problématiques identifiées si celles-ci peuvent porter préjudice soit à la bonne évolution du travail, soit à la sécurité du chien ou du client et de son entourage.
L’éducateur-comportementaliste canin a le devoir
- d’être responsable de son travail et de la qualité de son travail ;
- de s’abstenir d’utiliser des méthodes pouvant causer un dommage au client (y compris à son entourage) et au chien ;
- de mesurer les conséquences qu’entraînent ses interventions dans la vie des personnes concernées ;
- de prendre les mesures nécessaires lui permettant de reconnaître à temps les conséquences éventuellement dommageables et prévisibles de son travail ;
- d’être assuré professionnellement pour faire face à des dommages éventuels ;
- d’éviter tout usage abusif de sa connaissance ;
- de s’abstenir d’enquêter dans la vie privée du client plus loin que ne l’exige sa mission.
Respect des valeurs
L’éducateur-comportementaliste canin s’engage à pratiquer son métier dans un souci rigoureux de l’éthique et du respect des êtres vivants.
L’exercice de la profession d’éducateur-comportementaliste canin implique le respect de l’intégrité de la personne humaine et de celle du chien ainsi que le respect des valeurs morales et de la dignité du client, sans distinction de sexe, de condition sociale, d’opinions politiques, philosophiques ou religieuses, d’appartenance culturelle ou raciale, de fortune ou de naissance.
L’éducateur-comportementaliste canin ne peut en aucun cas imposer ses convictions philosophiques, religieuses ou politiques au client ni pratiquer de prosélytisme dans l’exercice de sa profession.
Il ne peut exploiter son client (ni financièrement ni sexuellement).
Lorsque la dimension éthique d’un problème lui apparaît dans l’exercice de sa profession, l’éducateur-comportementaliste canin doit en tenir compte et chercher à y apporter une solution appropriée. Si nécessaire, il est invité à demander conseil à un collègue ou à un superviseur.
Secret professionnel
Quand un éducateur-comportementaliste canin entame un travail, il entre en relation confidentielle avec son client.
Il est lié par le secret professionnel, tel que mentionné à l’article 458 du Code Pénal belge. Il doit observer le secret concernant tout renseignement de nature personnelle, médicale, familiale, scolaire, professionnelle, sociale, économique, ethnique, religieuse, philosophique porté à sa connaissance à propos de son client, hormis en cas d’assistance obligatoire à personne en danger (conformément à l’article 422 bis du Code Pénal belge).
Le respect du secret professionnel perdure au-delà de la fin de la relation professionnelle.
Lors de séances collectives réunissant plusieurs clients, l’éducateur-comportementaliste canin éclaire et interpelle les différents participants sur leur devoir de discrétion.
En cas de participation d’un tiers (stagiaire ou collègue ou superviseur) à une séance, l’éducateur-comportementaliste canin doit demander le consentement préalable du client.
Une éventuelle utilisation d’informations confidentielles à des fins didactiques doit se faire avec la plus grande prudence, afin de préserver absolument l’anonymat et la vie privée du client.
Lorsque cela est indispensable à la bonne exécution de sa mission et à condition d’avoir obtenu l’accord du client, l’éducateur-comportementaliste canin peut partager l’obligation du secret professionnel avec des tiers, tenus eux-mêmes au secret professionnel.
Dans le cadre d’une concertation ou d’une coopération avec une personne autorisée, le compte-rendu se limite aux informations se rapportant directement à la question posée et étant strictement utiles à la poursuite de la mission.
Limites des compétences
L’éducateur-comportementaliste canin exerce dans les limites des compétences issues de sa formation et de son expérience. Il a l’obligation de se remettre en question, de prendre conscience de ses limites professionnelles et de les reconnaître.
Si la situation l’exige, il doit demander conseil à un autre professionnel ou consulter un superviseur.
L’éducateur-comportementaliste canin est tenu d’appliquer uniquement les méthodes et les formes d’interventions pour lesquelles il est suffisamment formé. Lorsqu’une problématique ne relève pas de sa compétence, il se doit d’orienter le client vers un collègue ayant les compétences suffisantes pour apporter l’aide nécessaire au client.
Malgré son souci permanent d’exactitude, l’éducateur-comportementaliste canin doit être conscient des limites des procédures et méthodes qu’il utilise et il doit reconnaître les limites des conclusions et opinions qu’il exprime dans ses rapports et dans ses déclarations professionnelles.
L’éducateur-comportementaliste canin ne peut pratiquer sa profession quand ses capacités ou son jugement sont altérés, y compris par des problèmes temporaires, qu’ils soient médicaux ou d’ordre personnel. Il est tenu d’en informer le client et, en fonction de la durée de son incapacité, de proposer au client de l’adresser à un collègue, afin d’assurer la continuité du travail entamé.
Formation continuée
L’éducateur-comportementaliste canin doit avoir le souci permanent d’accroître ses connaissances et ses compétences professionnelles, tant par la formation continuée que par la supervision. Il doit avoir à cœur d’actualiser ses informations, afin de garder un niveau de qualification élevé. Il a l’obligation de remettre en question régulièrement ses pratiques professionnelles et de veiller à les adapter à l’évolution des connaissances et des conceptions.
L’éducateur-comportementaliste canin prend soin de contribuer à promouvoir la profession et à participer, dans la mesure du possible, à la formation de futurs professionnels.
Collaboration
Dans la collaboration avec d’autres professions, l’éducateur-comportementaliste canin doit veiller à faire respecter son indépendance professionnelle et à respecter celle des autres. Il a le devoir de s’informer des actions déjà entreprises et de respecter les choix opérés par les intervenants précédents sans être nécessairement liés par ces choix pour l’avenir.
L’éducateur-comportementaliste canin donne à ses collègues éducateurs-comportementalistes canins toute l’aide possible, dans un esprit de collaboration, de solidarité et d’entraide professionnelle. Il traite ses collègues avec respect et bienveillance et les soutient dans l’application du présent code.
S’il se trouve amené à intervenir dans un travail en cours, entamé par un collègue en congé ou malade, l’éducateur-comportementaliste canin se montre discret et respectueux du travail préalable réalisé et des objectifs fixés.
Accord avec le code de déontologie de l’ABECC
L’éducateur-comportementaliste canin respecte les conceptions et les pratiques de ses collègues, pour autant qu’elles soient en accord avec le code.
Il évite de dénigrer l’ABECC ainsi que de discréditer ses membres, ceci n’excluant néanmoins pas la critique fondée.
L’éducateur-comportementaliste canin a la responsabilité de signaler la conduite inappropriée d’un collègue à la commission de l’ABECC chargée d’examiner les plaintes internes ou externes en cas de manquement au code de déontologie, d’évaluer la valeur de la faute et d’émettre un rappel à l’ordre, un avertissement ou une exclusion temporaire ou définitive.
La qualité de membre de l’ABECC implique l’adhésion à ce code de déontologie.
L’éducateur-comportementaliste canin faisant partie de l’ABECC est tenu de connaître les règles spécifiées dans ce code de déontologie et d’en tenir compte dans sa pratique professionnelle.
A noter que le présent code de déontologie est amené à évoluer et à être adapté, soit en raison de nouvelles lois ou réglementations imposées par les autorités belges et/ou européennes, soit en fonction de nouvelles démarches qui apparaissent dans le métier d’éducateur-comportementaliste canin.